Amilda est une jeune femme honnête, sévère quand il faut et sérieuse, le strict minimum pour la Directrice d'Aberdeen me direz-vous. Pourtant, sa fidélité envers le règlement ne l'empêche pas d'être quelqu'un de très sympathique, d'ouvert d'esprit, de sociable et d'altruiste. Si vous deviez retenir quelque chose, ce serait qu'Amilda vit pour ses élèves, pour son métier avant de vivre pour elle. Son investissement est tel que le manque de franchise lui sort par les yeux. Faîtes attention à vos manières avant de vous présenter à elle.

En dessous de la longue et soyeuse chevelure tombant sur sa nuque, Amilda cache un tatouage de cinq centimètres de largeur. Il représente le signe de l'infini, et a été gravé sur la douce peau de la jeune femme lors de sa première année au Ministère de la Magie.

Couple aisé financièrement, Yrudd et Galowien Jones eurent leur premier enfant dans un hôpital moldu, dans les bons quartiers de Paris. Comme l’indique les noms du couple, ces derniers n’étaient pas français. L’homme, Yrudd, avait passé son enfance à Londres, tandis que la mère, Galowien, était née en Irlande. Yrudd avait des parents et une sœur sorciers, mais lui était dénué de capacités magiques. Sa déception fut grande, certes, mais il décida de ne pas s’apitoyer sur son propre sort et de se concentrer sur sa future carrière dans le monde des Moldus. Autour de ses trente ans, celui-ci, travaillant dans une entreprise immobilière depuis cinq ans, fut promu PDG de cette société, l’envoyant directement à Paris. C’est dans cette magnifique ville qu’il rencontra Galowien, sorcière en voyage avec ses parents. Ils eurent l’un pour l’autre un coup de foudre immédiat et trois ans plus tard, se retrouvèrent dans une belle et grande église, à célébrer leur union. Après un an de mariage dans cette même ville, le couple accueillit Amilda Doréa, un ange tombé du ciel. Dès petite, ses épais cheveux bruns et ses pupilles bleues lui donnaient déjà du caractère. Pendant six ans, Amilda apprit le français et l’anglais, qu’elle parlait avec ses parents ; jusqu’à ce qu’une mutation n’oblige la famille à partir. Les Jones quittèrent la France, les têtes remplies de beaux souvenirs, direction Londres. Home sweet home pour Yrudd, découverte pour Galowien et la petite fille. Ce n’était pas plus mal.
C’était en août 1979 que la famille Jones reçut la lettre cachetée du symbole de Poudlard, l’école des sorciers. Galowien avait raconté des tas de choses sur cette école, comment elle y avait vécu ses sept années, dans quelle maison elle les avait passées, quels amis elle s’y était faite et bien des anecdotes encore… Les yeux de la petite fille s’illuminèrent à la lecture de l’encre verte tracée sur le parchemin épais qu’elle tenait entre ses doigts. Deux jours après, la famille se trouvait dans les rues de Pré-au-Lard à acheter une baguette, une chouette, des livres et une cape de sorcier.
Le quai était bondé et les Moldus ne voyaient pas les nombreux adolescents foncer dans un mur menant à la voie 9 3/4 , baisant une dernière fois les joues de leurs parents, émus et souriants. Le géant, Hagrid, conduit les élèves à l’entrée de Poudlard où ils furent menés dans la Grande Salle, pour le discours de bienvenue, le banquet et surtout la répartition des premières années. Amilda prit place sur le tabouret en bois, sur le côté de l’estrade où les professeurs festoyaient. Le Choixpeau n’hésita pas un instant : « SERDAIGLE ! ». C’est en sautillant que la petite fille rejoignit les autres élèves de sa Maison qui lui souhaitaient amicalement bienvenue.

Amilda jouissait vraiment de sa place dans cette école. L’organisation, l’apparence du bâtiment, ses traditions, l’ambiance, tout lui plaisait. Tout. La bibliothèque devint, comme à la plupart des élèves de sa Maison, son antre. La poussière des pages jaunies des vieux livres lui était agréable entre les doigts, l’odeur de l’encre, les tables en bois … Étudier était un plaisir. C’est avec brio qu’Amilda eut ses diplômes à la fin de ses années à Poudlard. Il lui fut ensuite promu un poste au Département de la Coopération Magique Internationale au Ministère de la Magie. Elle y travailla quatorze ans. Quatorze ans où la jeune femme fit la connaissance de nombreuses personne haut placées, ayant ainsi de plus en plus de contact. C’était une employée modèle, comme elle l’avait toujours été, et ses talents furent ô combien récompensés lorsqu’on lui attribua le statut de Directrice de l’Université Aberdeen. Jusqu’ici, Amilda D. Jones mène un parcours professionnel sans faute. Espérons que cela continuera encore longtemps.