❝ je fus athée jusqu' au jour où je m' aperçu que j' étais Dieu. ❞

1987 ▬ quatre jolies années écoulées.
Elle m’ appelle son chéri, son prince. Je suis tout pour elle, et elle a beau me faire peur parfois, je sais que je peut en profiter au maximum. Elle s’ appelle Bellatrix, moi je la surnomme Mère, je m’ appelle Cameron, elle me surnomme sa joie de vivre. Je suis tout pour elle, et quand je dis tout c’ est vraiment tout. Elle n’ a jamais autant prêté attention à mon frère Brayan ou à ma sœur Perséphone qu’ elle n’ en porte à mon corps et à mon esprit de gamin de quatre ans ; je le sais sur le bout des doigts, j’ ai cet amour gravé par cœur dans mes pensées et j’ en profite énormément. Certes elle me fait peur, mais au moins n’ est elle pas violente comme peut le devenir Père, avec son épaisse ceinture ou ses endoloris. J’ ai dit l’ autre jour à l’ homme qui habite dans le village en bas de la colline ou se situe notre Manoir combien Mère m’ aimait, combien elle me vénérait comme si j’ étais une divinité. Je lui ai dis que malgré le fait qu’ elle me laisse gambader seul n’ importe ou, dans les bois ou dans les champs, à travers un village ou bien en rase campagne, elle m’ aime plus que tout. En vérité, elle espère peut être que quelque chose m’ arrive et que je manifeste mes pouvoirs sous le coup de la terreur mais cela ne vient jamais. Rien de grave n’ arrive jamais à Dieu, de toute façons, et Je suis cette Personne, le vieillard du village d’ en bas de la colline me l’ a avoué parce que j’ ai su lire le titre d’ un livre qu’ il m’ a montré, la Bible je crois, et quelques lignes à l‘ intérieur de cet ouvrage. Depuis, et je ne sais comme d’ habitude pas pourquoi mais cela m‘ arrange, il me regarde comme si j’ étais un saint, comme si j’ étais tombé d’ une corne d’ Abondance et que ma pureté était inépuisable. Tant mieux, cela n’ est pas prêt de me déranger surtout que dans ma famille, on ne voit pas vraiment que je suis une Divinité dès que cela sort du champ de vision de ma Mère. Présentons les d’ ailleurs, les différent membres de ma famille puisque j’ ai soudainement envie de parler de moi et qu’ il font partie intégrante de ma misérable vie de magnifique Divinité.

Rodolphus est l’ impulsif, le violent du moins de mon point de vue et il n‘ est pas très passionnant. C’ est celui qui distribue les coups et les endoloris sans la moindre pitié à ses fils pour les endurcir et leur apprendre à se comporter comme de vrais mâles. Quand Père me convoque à l’ intérieur de son bureau, je sais au moment même ou il claque la porte que je vais ressortir la chair entaillée jusqu’ au sang, les larmes aux yeux comme un braillard et les lèvres éclatés avec au moins une de mes paupières taillée au beurre noir - et, en guise de bonus suprême, une série de coups de pieds au cul si je pleure trop et que je pousse des gémissements de douleurs. Rodolphus manie son ceinturon avec une force incroyable, maitrise le sort de l’ endoloris à la perfection, je peut vous le confirmer. Malgré tout je l’ aime sans pouvoir m’ en empêcher - ou peut être n’ est ce que du respect mais je ressent au moins quelques chose de positif envers l’ auteur de mes jours.
Mère qui me vénère tout autant que l’ homme du village en bas de la vallée se nomme Bellatrix et elle est magnifique. Elle a beau me faire peur, elle a beau tout faire pour que je lui ressemble c‘ est la même chose que pour Père, je l‘ aime bien - et c’ est vrai que physiquement, on trouve nos yeux ont la même forme à défaut d’ avoir la même couleur. Mais, peut être parce que je suis un garçon et qu’ elle est une femme, on me dit davantage que j’ ai le physique de mon Géniteur. Mère fait tout pour que je sois comme elle, mais la vénération que me voue l’ homme moldu du village d’ en bas de la colline me pousse à aller voir les impurs régulièrement en me cachant. Mère me raconte de ne pas y aller, que ces gens pourraient me crever les yeux et me torturer à un point inimaginable - mais je pense que rien n’ est pire que les raclées de Rodolphus.
Brayan est mon frère ainé de huit ans, l’ Héritier tout puissant de notre famille, celui qui adore me pincer et me faire cracher l’ argent que Mère me donne en cachette. Quand on voit les ecchymoses et les bleus sur mes bras, j’ invente que c’ est Père qui m’ a frappé, et quand Mère va se plaindre des mauvais traitements que je reçois trop souvent, je reçois une nouvelle trempe de Rodolphus pour être allé me plaindre et pire, avoir menti car il savait qu’ il ne m’ avait pas frappé. Ainsi Brayan avait toujours la satisfaction, en plus de me prendre mon argent et les choses qui comptait le plus pour moi, de voir des traces de coups et des cicatrices de raclées sur ma peau. Pour autant, je ne lui en voulais pas - je ne connaissais pas d’ autre relations de frères, aussi je croyais que tout se déroulait ainsi dans chaque famille et j’ admirais mon frère de prendre son rôle d’ ainé et de bourreau envers moi autant au sérieux.
Et il y avait Perséphone, aussi. Trois ans de plus que moi, probablement le membre de la famille que j’ approche le moins et celui avec lequel je m’ entends le plus. Perséphone, toujours à me courir après quand j’ étais gosse pour me soigner, Perséphone avec laquelle je devais jouer des dents parce que je redoutais que sous son allure de grande sœur qui voulait me soigner, elle ne désire en vérité comme Père et Brayan que le fait de me faire mal. Alors je l’ évitant, hurlant quand elle réussissait à me pincer dans un coin, redoutant la rage et l’ idée d’ être le défouloir d’ une autre personne. Illogique d’ être aussi nerveux me direz vous, mais je n’ étais à l’ époque qu‘ un gosse qui cherchait à se défendre de tout les moyens. 

Le dernier arrivé de la famille, c‘ était moi. Cameron Rodric Highland Eoghan Gabriel Jonah Emelian Samuel Rabastan. Toute une trimballe de prénoms que j‘ aimais répéter par cœur le soir dans mon lit, en frottant ma peau couvertes de bleus et de cicatrices en espérant chasser la douleur. Cela me donnait l‘ impression d‘ avoir vraiment une identité, d‘ oublier la douleur, le sang, et l‘ envie de chialer. J‘ était heureux avec mes neufs prénoms que personne n‘ arrivait jamais à retenir à par moi - en vérité, seul Brayan parvenait à tous les prononcer et s‘ en servait pour me le signaler quand il avait besoin de quelque chose qui m‘ appartenait. Alors j‘ avais eu l‘ idée complètement débile ; tout ce qui se trouverait sur mon chemin et attirerait mon attention, je le ramasserais. C‘ est comme cela que j' ai fini par ramasser Athenaìs.